Le Mans Classic 2018

Depuis sa création en 2002, cette biennale organisée conjointement par Peter Auto et l’Automobile Club de l’Ouest n’a cessé d’attirer un nombre toujours croissant de voitures de course historiques ainsi que leurs pilotes venus du monde entier, qui s'ajoutent aux voitures de clubs, aux exposants et aux animations, confirmant ainsi l’indiscutable montée en puissance du Mans Classic auprès de ses congénères.

 

Le Mans Classic, c’est une exceptionnelle rétrospective de l’histoire de la plus grande course automobile du monde, les 24 Heures du Mans, sur une période allant de 1923 à 2016. L’écart entre les avant-guerres et les prototypes modernes étant assez important, neuf plateaux représentant chacun une période de l’histoire divisent les quelques sept cents modèles de compétitions présents ce week-end. Après l'apparition des Group C en 2016, la grande nouveauté de cette année est le plateau Global Endurance Legends, qui a permis d'introduire une nouvelle ère à l'événement, celle des GT1 et autres LMP1 ou GT des années 90 et 2000. Avec ce plateau de démonstration, Le Mans Classic étend désormais sa rétrospective des 24 Heures du Mans jusqu’à 2016 avec les Bentley Speed 8, Peugeot 908 HDI, Toyota GT-One ou encore les McLaren F1 GTR pour ne citer qu'elles. Pour sa première apparition, le plateau fut l'un des plus garnis et près de quatre-vingt autos se retrouvèrent sur le grand tracé.

 

L’édition 2018 du Mans Classic, c’était également une météo caniculaire, deux tours d’horloge de compétition, plus de mille pilotes de trente nationalités différentes, dont dix anciens vainqueurs des 24 heures, des parades et démonstrations en piste ainsi que les célébrations du soixante-dixième anniversaire de la marque qui possède le plus de victoires ici, Porsche, et du quarantième anniversaire de la victoire d’Alpine. N’oublions pas les animations sur le circuit Bugatti et dans le village, à savoir les 8 500 voitures représentant deux cent clubs de soixante marques ayant participé à la renommée des 24 heures, la vente aux enchères Artcurial Motorcars, le concours Le Mans Heritage Club et les deux cents exposants dédiés à l’univers automobile et vintage ! 

 

Les festivités ont débuté jeudi pour les participants, jour des vérifications techniques. Après avoir déchargé les voitures des camions, les autos sont passées au crible par les commissaires techniques afin d’assurer leur conformité à la compétition. La journée est dédiée essentiellement aux derniers réglages des autos et à l'installation des teams, pour qui tout commencera officiellement le lendemain !

Vendredi 06 Juillet, l'événement ouvre ses portes officiellement et les premiers spectateurs envahissent les allées des paddocks tandis que les essais débutent pour l'ensemble des concurrents. De jour comme de nuit, les plateaux s’enchaînent sur les 13,626 kilomètres d'asphalte mais la compétition a réellement débuté samedi matin avec les premières courses des plateaux supports. Le Jaguar Classic Challenge composé de près de soixante voitures a ainsi entamé la série, puis ce fut au tour des prototypes du Group C de prendre place sur la piste avec une grille de départ composée de quarante des plus beaux exemplaires de la discipline considérée comme l’âge d’or de l’endurance, pour une course de quarante-cinq minutes riche en rebondissements, finalement remportée par le Britannique Michael Lyons et sa Gebhardt C91. Année anniversaire oblige, une course d'une heure réunissant plus de soixante-dix exemplaires de Porsche de 1952 à 1973 a été organisée en collaboration avec Porsche France pour célébrer cet anniversaire de la plus belle des manières. Parmi les 356 Pré-A, 911 RSR 2.8L, 904 Carrera GTS, 906 Carrera 6, 910 ou encore 914/6, c'est la 908 LH pilotée par le Français Ewens Stievenart qui fut inévitablement la plus rapide.

 

Samedi à seize heures, Sébastien Loeb et Felipe Massa brandissaient ensemble le drapeau tricolore, donnant ainsi le départ d'une course à pied pour les pilotes du plateau 1, pour rejoindre leur auto de l'autre côté de la piste comme le voulait le traditionnel départ "Le Mans" dans le temps. Ce fut également le départ de 24 heures de course pour les plateaux 1 à 6, qui disputeront chacun trois courses de quarante-trois minutes, dont une course de nuit. Les plateaux les plus chanceux auront l'occasion de courir au soleil couchant, ou à l'inverse, au lever de soleil si particulier et apprécié de la mythique course. 

A la nuit tombée, c'est dans une toute autre ambiance que le circuit se plonge. Une ambiance festive envahit alors le Village et ses alentours et la musique des concerts disco-funk prend maintenant le dessus sur le brouhaha des nombreux spectateurs à profiter de la fraîcheur de la nuit et du spectacle en piste. Alors que certains se déhanchent sur la piste de danse, non loin de là les jeux d'arcade à l'ancienne attirent toujours autant de monde, alors que d'autres profitent du cinéma en plein air pour visionner des films ayant tous un rapport avec l'automobile, bien sûr. En piste également, l'ambiance change : il est désormais plus difficile de reconnaître les différents modèles, c'est alors à l’ouïe que les plus affûtés peuvent différencier les flat 6 des V8 américains.

Après s'être reposés un peu moins de deux heures, les premières lueurs de soleil font leur apparition au lancement de la seconde course du plateau 5. Un spectacle que beaucoup ne rateraient pour rien au monde étant donné la rareté d'une course automobile, d'autant plus historique, à ces heures-ci. En début d'après-midi, le plateau 4 a aussi le droit à un départ "Le Mans", sans doute le plus spectaculaire de tous avec les monstrueuses Ford GT40, qui dominent largement le plateau aujourd'hui grâce à l'absence de leurs concurrentes italiennes. Alors que les troisièmes et dernières courses ont lieu, dans beaucoup de plateau le classement final est encore à définir. Les derniers arrêts aux stands du week-end sont alors sous grandes tensions, pour les mécanos, comme pour les pilotes, d'autant plus lors que la safety car est de sortie.

Le week-end touche à sa fin, et tout comme lors des 24 Heures du Mans, le directeur de course agite le drapeau à damier sur la piste, devant la Mirage M6, grande gagnante de cette troisième manche ! Il est ensuite l'heure pour les équipes de recharger les camions et de reposer les mécaniques durant une pause estivale avant la rentrée au Paul Ricard fin Août. L'occasion parfaite de retrouver les vainqueurs, les victimes et les raretés de cette édition dans une ambiance décontractée qui laisse petit à petit place à la fête de clôture chère aux Britanniques ! 

Clap de fin sur cette neuvième édition du Mans Classic, tout simplement exceptionnelle ! Avant toutes impressions personnelles, faisons un point sur le classement général des différentes catégories : deux Talbot occupent les deux premières places du Plateau 1, puis c'est une Bugatti Type 35 B qui complète le podium. Les Jaguar ont prouvé leur domination d'autre-fois puisque ce sont deux Type D qui se placent en première et deuxième position du second plateau; la Maserati 250 S de Stretton et Wilson est troisième. La bataille fut rude aux avant-postes du plateau 3, mais c'est finalement Wills et Clark qui mènent le trio de tête avec leur Lotus XV, viennent ensuite la Ferrari 250 GT Breadvan de Lukas et la Lister Jaguar Costin d'Hugernholtz. Grand perdant, Friedrichs termine au pied du podium avec son Aston Martin DP 212, malgré un week-end concluant. Notons la belle performance de la Porsche 718 RS60 de Vögele, se classant à la neuvième position. Le plateau 4 était extrêmement disputé cette année puisque l'on compte trois vainqueurs différents lors des trois manches. Après deux heures et trois minutes de course, c'est Diogo Ferrao qui devance Shaun Lynn et James Cottingham au classement général ! Ludovic Caron place sa Shelby Cobra à la quatrième place et remporte ainsi l'indice de performance. C'est une Duckhams Ford qui vole la tête aux Lola T70 Mk III de France et Seiler dans le plateau 5, tandis que la première Porsche 917 n'est que vingt-deuxième, derrière une 910 et une 906. Là encore un podium très convoité, la première place du plateau 6 a été remportée par Yves Scemama en Toj SC 304, devant une Chevron D31 BDG et une Porsche 935 K3 ! Suite aux complications techniques lors de la dernière course, les deux Lola T298 BMW qui avaient fait P3 et P4 à la première course et P2 et P3 à la deuxième chutent finalement dans le classement.

 

Concernant les courses de support, les Jaguar Type E ont largement dominé leurs aînées Type D et Type C lors de l'unique course Jaguar Classic Challenge et occupent les vingt premières places. Martin O'connell est déclaré grand vainqueur. En Group C, les nombreuses péripéties de la course ont offert à Michael Lyons une victoire avec sa Gebhardt C91 devant trois Jaguar : XJR9, XJR11 et XJR8. Le japonais Katsu Kubota n'a pas pu finir la course au volant de sa Nissan R90 CK mais repart tout de même avec un prix, celui du record de vitesse grâce à une pointe à 336.2 km/h dans les Hunaudières ! Malgré une victoire qui lui était destinée, Ewens Stievenart en 908 LH a écopé d'une grosse pénalité le plaçant à la onzième position de la Porsche Classic Race Le Mans. Egalement pénalisé, Raymond Narac aurait dû monter sur la plus haute marche mais il devra se contenter d'une seconde position. Uwe Bruschnik en 910 sût profiter de la situation pour s'offrir le graal. 

 

Matthieu a pu passer son week-end en bord de piste pour la première fois au Mans Classic. Bien qu'épuisé par le rythme du week-end et la chaleur écrasante, il a tout de même pris un grand plaisir à couvrir cet événement si particulier. Nino était quant à lui content de participer à cet événement pour la quatrième fois, étant donné le caractère toujours aussi exceptionnel des automobiles présentes, que ce soit dans la course ou au sein des clubs.

 

Félicitations à tous les vainqueurs et un grand merci à tous les autres participants, sans qui l'événement ne serait rien. Le Mans Classic enregistre cette année un nouveau record d'affluence avec 135 000 spectateurs, toutes générations confondues, présents tout au long du week-end, soit une augmentation de dix pour cent par rapport à la précédente édition en 2016. Et cela s'est bien ressenti, outre les allées bondées, les alentours du circuit l'étaient aussi, mélangeant ainsi voitures du quotidien et anciennes, qui étaient au nombre de huit mille cette année réparties dans deux cents clubs différents sur le circuit Bugatti. Voici les quelques merveilles qui ont retenu notre attention, pour clôturer cet article.

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